Apres une longue bataille administrative, ce Guinéen, expulsé de France en 2020, a retrouvé sa compagne et ses enfants, à Nazelles-Négron.

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L’incroyable histoire d’Ingrid et Aly  date du 15 janvier 2020, ce jour où Aly Diawara, alors migrant sans papier, est expulsé vers son pays d’origine, la Guinée Conakry. À ce moment-là, il est en couple depuis un an et demi avec Ingrid Berthet. Ils vivent à Nazelles-Négron et doivent se marier en février. Elle est enceinte de quatre mois et, malgré une mobilisation autour de leur sort, les autorités françaises le renvoient chez lui.

La crise sanitaire éclate deux mois plus tard. Ingrid accouche, positive au Covid, au Pôle santé Léonard de Vinci à Chambray. « J’ai vécu ça toute seule, loin d’Aly. Les rendez-vous chez le gynécologue, les échographies. Heureusement, on a pu faire des visios », explique Ingrid, 39 ans aujourd’hui. Depuis Conakry, Aly assiste par écrans interposés à la naissance de son premier fils.

De Nazelles à Conakry, via la Sierra Leone

En septembre 2020, Ingrid part retrouver Aly. La situation sanitaire empêche la délivrance de visa vers la Guinée, elle passera donc par la Sierra Leone. Difficilement. « Il a fallu graisser la patte aux agents à chaque barrage routier, jusqu’à la frontière. » Elle parvient à rejoindre Conakry, la capitale guinéenne, où elle passera six mois avec Aly. Sans passeport, laissé à la frontière, ni visa.

Retour en France en mars 2021. Ingrid apprend alors qu’elle est de nouveau enceinte. « Vivre ça sans Aly, c’est un nouveau coup de massue. » Inaël naît début septembre 2021. Trois mois plus tard, le couple dépose un dossier de visa pour rapprochement familial. Rejeté. Ingrid porte l’affaire au tribunal administratif de Nantes, où une audience est programmée… en décembre 2022.

Une note diplomatique change tout

Deux mois avant cette échéance, Ingrid et ses deux enfants s’envolent de nouveau pour Conakry. Le 14 octobre 2022, Aly rencontre son deuxième fils, plus d’un an après sa naissance. Coup de théâtre en novembre : son avocat informe Ingrid que l’audience à Nantes n’aura pas lieu. Dans une note diplomatique, le ministère de l’Intérieur « donne instruction aux autorités consulaires françaises à Conakry de délivrer le visa sollicité. » 

« On n’a a eu aucune explication, rien. Juste la note diplomatique », explique Ingrid.

De délais en convocations non-reçues car envoyées à de mauvaises adresses électroniques, il faudrait encore plus d’un mois avant qu’Aly n’obtienne le document l’autorisant à revenir en France, pour trois mois, en vertu du rapprochement familial. La famille, au complet, remet finalement les pieds à Nazelles-Négron le mardi 24 janvier.

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Walimedias

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