Le procès intenté contre l’ancien ministre des postes et télécommunications Oyé Guilavogui pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux portant sur un montant de 50 millions de dollars US, destiné à la relance de la Sotelgui s’est poursuivi à l’audience correctionnelle de la chambre de jugement de la CRIEF ce mercredi 03 mai 2023. Il sera renvoyé plus tard, suite à un malaise de l’interprète, au 10 mai prochain.
L’audience du jour était consacrée à la suite de l’audition de la directrice générale de Huawei-Guinée. Dans sa déposition, dame Wang-Lei est revenue sur les différentes transactions, qui ont été effectuées entre la banque Exime de Chine, Huawei Technologie et Huawei Guinée. Ce programme reposait sur la somme de 50 millions de dollars, qui a été négociée pour permettre la relance de la Sotelgui.
Selon la chinoise, la somme de 37,4 millions de dollars avait été payée de la Chine à Huawei Technologie sans pour autant dévoiler celle que son entreprise a reçu. Pour expliquer cet état de fait, elle a indiqué qu’elle n’était pas en poste à cette époque. Elle a également signalé que la somme de 12 millions de dollars n’avait pas été payée, sur instruction de l’État guinéen.
Wang-Lei a alors fourni à la chambre de jugement une copie du contrat qui liait son entreprise Huawei-Guinée à Huawei Technologie, qui, d’après elle sont des sociétés différentes.
Après que le juge ait renvoyé l’affaire, Me Amadou Babaen Camara, l’un des avocats de l’Etat dans cette affaire a relèvé plusieurs contradictions dans les déclarations de la directrice de Huawei Guinée. « Même dans les pièces qu’elle a communiquées, il existe des contradictions avec ce qu’elle dit parce que ces pièces démontrent qu’il y a un lien entre la société Huawei Guinée et la société Huawei Technologie », révèle-t-il.
L’avocat a aussi parlé d’une procédure où les deux sociétés avaient poursuivi la Sotelgui pour plusieurs centaines de milliards de francs guinéens. Une procédure dont Wang Lei a nié l’existence : « Elle a fait savoir que ce montant a été payé par Exime Banque directement, alors qu’il y a eu un procès ici au compte duquel, les deux sociétés réclamaient 233 milliards de francs guinéen à la Sotelgui. Ceci, par rapport à la liquidation de l’entreprise. Donc nous voulons avoir des éclaircissements par rapport à ce montant. Comme elle l’a dit à l’audience, elle ne maitrise pas bien tout ce qui s’est passé au niveau de la société parce que d’après elle, elle vient d’arriver. Elle a fait savoir qu’elle ne peut pas répondre à toutes les questions. Nous nous avons voulu démontrer le lien juridique entre Huawei Guinée et Huawei Technologie. Les pièces que Huawei Guinée a donné à la cour atteste qu’il y a un lien entre les deux sociétés. Mais, comme nous n’avons pas eu l’occasion de poser des questions par rapport à ces pièces, c’est pourquoi on ne l’a pas fait. Au moment opportun, on le fera », a-t-il promis.
Quant à Me Aboubacar Doumbouya, l’un des avocats du prévenu Oyé Guilavogui, les différents témoins ont déjà disculpé son client. Il signale l’incapacité du parquet de trouver des preuves contre son client. « Nous sommes très déçu pour le renvoi de ce jour. Puisque la dame a été très claire. Ils ont reçu le montant et les équipements qui étaient prévus pour l’installation de la Sotelgui. On ne sait pas ce qu’on viendra encore inventer. C’est que le ministère public essaie de renvoyer cette affaire indéfiniment parce qu’il n’a pas encore d’autres preuves. D’abord avec Mamadi Condé des grands projets, le conseiller juridique du ministère et la directrice de Huawei Guinée, tout se recoupe. C’est Huawei qui s’est chargé de tout. Huawei a été payé par la Banque Exime parce que c’est cette banque qui a financé le projet. Comme vous le savez, la banque chinoise ou l’Etat chinois traite directement avec les sociétés chinoises. Donc la dame a fait cet aveux là » a-t-il expliqué.
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