Guinée : les médias tournent le dos aux subventions et demandent la signature de la convention collective entre les organisations patronales de presse et le SPPG
Célébrée ce mercredi 3 mai 2023, sous le theme “faconner un avenir des droits : la liberté d’expression clé de voûte des droits de l’homme”, le syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a mis l’occasion à profit devant les autorités, pour dénoncer certains manquements dans le respect de la liberté de la presse en Guinée.
Remerciant le président de la transition pour ses efforts à l’endroit des médias, le secrétaire général du SPPG, Sekou Jamal Pendessa, a présenté son rapport sur les violences subies par les journalistes depuis l’avènement du CNRD au pouvoir.
« De ce jour à la fin de l’année, le syndicat des professionnels de la presse de Guinée a enregistré 25 actes et actions liberticides minutieusement vérifiés. Ce qui fait environ 2 cas chaque mois en moyenne.
Partant du nombre des atteintes recensées par zone, la capitale Conakry a battu le triste record avec 20 actions
liberticides sur les 25 enregistrés, suivi de Kankan(2 cas), Kindia(1 cas), Boké(1 cas) et Dinguiraye dans Faranah(1 cas).
Les personnes ou services mis en cause par le rapport sont entre autres: des militaires (4 cas), des gendarmes (3 cas), le parquet général près la cour d’appel de Conakry, la mairie de Kaloum , le préfet de Dinguiraye (1 cas chacun) et la HAC citée pour vices de procédure. Au niveau de la classe politique, ce sont 2 compagnons du président du bloc libéral et l’ancien député de Dixinn également président du parti Guinée pour le développement et l’équilibre qui sont mis en cause dans le rapport.
On note aussi 5 cas de journalistes agressés par des
manifestants ou contre manifestants. Mais également, des
menaces de mort et des pratiques de filature de la part des
inconnus (4 cas) “ », dennone le secrétaire général du SPPG.
Pour changer la donne et permettre à la Guinée d’améliorer son rang dans le classement mondiale de reporters dans frontières, Sekou Jamal Pendessa a egrainé quelques recommandations aux autorités.
« -Au Président de la transition le colonel Mamadi DOUMBOUYA, de rester dans la logique des discours et actes
rassurants ayant caractérisé le premières heures de son régime. Surtout de permettre aux médias sans distinction d’avoir accès aux informations de la Présidence de la
République à travers notamment une couverture médiatique diversifiée de ses cérémonies officielles qui se tiennent au palais et en dehors du palais;
-Au conseil national de la transition CNT, à la haute autorité de la communication HAC et au ministère del’information et de la communication, d’œuvrer pour la révision des textes de
loi afin de renforcer davantage la liberté de la presse.
-A la justice, de poursuivre tous les auteurs d’agressions
contre les journalistes et d’autres formes d’atteinte à la
liberté de la presse afin qu’ils servent d’exemple pour d’éventuels candidats à ces actions liberticides;
-Aux autorités civiles et militaires dont relèvent des agents
hostiles aux hommes de medias, de prendre des mesures
disciplinaires rigoureuses à leur encontre comme l’a fait cette
année le maire de la commune de Ratoma qui a suspendu le
11 avril dernier un conseiller communal impliqué dans l’agression du journaliste Sayon CAMARA d’Africa Guinée;
– Aux professionnels des médias, de respecter l’éthique et
la déontologie dans l’exercice de leur profession », recommande le SPPG
Une autre revendication particulièrement importante pour le SPPG, c’est la loi de veto sur la convention collective entre les organisations patronales et ledit syndicat. A ce niveau, ces professionnels de la presse préfèrent d’ailleurs tourner le dos aux subventions pour montrer leur attachement à cette ratification.
« Les pauvres et très vulnérables employés des médias guinéens vous prient humblement de suspendre la subvention allouée à la presse et toute autre aide jusqu’à la signature de la convention collective entre les organisations patronales de presse et le syndicat des professionnels de la presse de Guinée(SPPG).
Les aides destinées directement aux employés par le canal du syndicat ou d’autres organisations de journalistes et techniciens ne sont pas concernées par ce veto sollicité », sollicite Sekou Jamal Pendessa.
Alseny Dine CAMARA
620 85 88 76