Charles Wright aux acteurs politiques : “ne faites pas que la Guinée brûle à cause de Colonel Mamadi Doumbouya ”
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux et des droits de l’homme était face à la presse nationale ce mercredi 17 mai 2023, pour faire le compte-rendu de son entretien avec la fédération des droits de l’homme reçu à l’occasion des récentes spéculations sur les actions de la justice guinéenne ces derniers moments. Alphonse Charles Wright a abordé plusieurs sujets liés à l’actualité sociopolitique dans le pays. Concernant les manifestations appelées par les forces vives de Guinée, il a rappelé qu’aucun Guinéen n’a intérêt à ce que les manifestations soient perpétuelles en Guinée compte tenu des conséquences que cela aurait.
« Sur le cas de manifestation qui se passe aujourd’hui, même vous, vous n’êtes pas en sécurité, personne n’est en sécurité. Si vous étiez en sécurité, chacun allait travers là-bas (l’autoroute le prince), pourquoi vous ne traversez pas ? Et c’est vous qui dîtes qu’elles sont pacifiques ces manifestations. Les vidéos circulent, on casse les véhicules, et puis c’est vous qui faites l’apologie de ces crimes et autres, c’est vous qui le faites. Pour avoir plus de nombres de vues, il faut aller filmer la violence.
Moi, je parle en tant que ministre des droits de l’homme, parce que les enfants qui sont utilisés à ces fins-là, méritent protections. Ça peut être nos enfants, ta sœur, ma sœur. Personne de vous n’a rien à gagner en utilisant nos frères », déplore le ministre de la Justice.
Les manifestations en Guinée sont souvent émaillées par des scènes de violence et de mort. Chose qui justifie la réquisition d’ailleurs de l’armée pour cet innombrable appel à manifester des FVG. Alphonse Charles Wright, rassure que l’Etat prendra toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité de ses citoyens et de leurs biens.
« Même ceux qui appellent à la manifestation ne peuvent pas maîtriser. Tu allumes un feu que tu ne peux pas éteindre. Nous au nom de la paix, au nom de la quiétude sociale, on a dit d’accord les religieux, nous sommes derrière vous. On dit oui, c’est Charles qui est derrière ça, s’il accepte de libérer les Foniké Manguè, vous verrez que tout est fini. Je l’ai fait au nom de la paix, mais est ce que ça arrêtée la chose ?
Est-ce que l’État peut continuer à laisser comme ça les citoyens sans les protéger ? Est ce que l’État peut rester aujourd’hui sans faire les dispositions légales pour proteger les citoyens ? Ces forces de défense et de sécurité sont débordées, les gendarmes sont étouffés, la police est étouffée, le devoir aujourd’hui du président de la transition c’est de protéger tous les Guinéens. On dit non laisser faire. Personne ne condamne ceux qui appellent à manifester. On condamne toujours l’État.. », dénonce-t-il.
Le ministre de la Justice rassure l’opinion nationale et internationale qu’une lumière sera faite sur les cas de morts enregistrés lors des manifestations en Guinée. À cet effet, il appelle les acteurs politiques à œuvrer pour le maintien de la paix et de la quiétude sociale en Guinée.
« On veut une justice indépendante, mais on veut quand ça nous suit, que la justice soit affaiblie. On veut une chose et son contraire. Donc la justice qui suit harcelle ? Alors que ton devoir civique c’est de venir aider cette justice, parce que demain ou après demain, vous serez chef d’Etat ici. Demain ou après demain, monsieur Dallein, vous serez président de la république si Dieu vous l’a prescrit. Monsieur Sidya Touré vous serez président si Dieu vous l’a prescrit. Ne faites pas que la Guinée brûle à cause de Colonel Mamadi, faites à cause de ces pauvres enfants-là. De ces femmes qui n’ont pas quoi manger. Pensez à eux », invite-t-il.
Alseny Dine CAMARA