Paix des braves entre les médias et la junte : Le processus torpillé par une junte schizophrène

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Avec le brouillage des ondes de FIM-FM et de Soleil FM, enregistré durant le week-end dernier, certains observateurs se demandent si la paix des braves conclue récemment entre les professionnels de la presse et la junte guinéenne, n’aura été qu’une entourloupette. Croyant dur comme fer que le pouvoir de Conakry ferait preuve d’une mauvaise foi transcendantale, dans la mesure où il refuserait de lever la chape de plomb sur les médias moins dociles. Qui, en plus de subir les coups de ciseaux de cette vieille chouette d’Anastasie, l’immortelle Dame censure, pourrait se voir couper les vivres. Au nom du prince. 

Au sortir de leur entrevue avec Mme la ministre de la Coopération, Rose Paula Pricemou, jeudi dernier, les représentants des associations de la presse indépendante étaient tout sourire. Et c’est avec empressement qu’ils se sont fendus d’un communiqué pour annoncer la paix des braves, qu’ils venaient de conclure avec le gouvernement.

Un modus vivendi qui avait donné lieu séance tenante à la restitution des installations de Sabari FM et de Love FM par l’ARPT. Et à la levée des restrictions sur certains sites internet, ayant pignon sur rue. Last but not least, les médias avaient reçu dans la foulée, la promesse ferme de la fin du brouillage des ondes de FIM-FM et de Djoma FM.

Ils avaient donc raison de crier bingo. Mais moins de 72 heures après cette « paix des braves », les médias se rendent comptent  que ces concessions arrachées à la junte, n’étaient en réalité qu’un os à ronger.

C’est toujours le statu quo ante. Pour ne pas dire le retour à la case de départ. Car les ondes de FIM-FM continuent d’être brouillées. La radio Soleil FM a aussi commencé à faire l’amère expérience de ces brouillages d’antenne. Sans oublier que l’accès aux sites internet demeure toujours la croix et la bannière pour les usagers.

La coupe est donc pleine. Et bien des gens ne cachent plus leur déception face à la promesse brisée de la junte, de sortir des sentiers battus de l’autocratie.

Mais une fois à l’épreuve du pouvoir, la junte semble faire preuve de schizophrénie. La peinture est en train de craquer, laissant apparaître le vrai visage des princes qui nous gouvernent. Des princes qui, pour consolider leur pouvoir, n’auraient trouvé meilleur artifice que de museler la presse. Une pratique antédiluvienne, digne des républiques bananières. En voulant ressusciter Anastasia, l’allégorie de la censure et symbole de l’obscurantisme, la junte est en train de se tirer une balle dans les godasses.

Aux médias d’en tirer les conséquences qui s’imposent. Pendant qu’il est temps.

Mamadou Dian Baldé

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