Nomination des conseils de quartiers et districts : “c’est très dangereux pour la démocratie”, selon Aboubacar Soumah
Le décret du président de la transition sur la nomination par les gouverneurs, les conseils de quartiers et districts n’est pas salué par les acteurs sociopolitiques du pays. Il en va de même pour le président du parti pour le progrès et le changement ( PPC). Selon Aboubacar Biro Soumah, cette décision du chef de l’Etat est un revers démocratique pour le pays.
« Le code électoral en 2017 reste en vigueur, ce n’est pas abrogé en république de Guinée. Il y’a aucun texte qui l’abroge parce que s’il faut l’abroger, il faut passer par le CNT en proposant une nouvelle loi au niveau du code électoral. Ce qu’il n’a pas pu faire, quelqu’un qui n’aie pas été élu par les Guinéens, quelqu’un qui a fait un coup d’État, qui vient en force s’imposer pour prendre un décret pour remettre en cause une loi organique. C’est très dangereux pour la démocratie. Donc nous à l’APR, nous avons condamné cet état de fait », déclare-t-il.
Pour cet acteur politique, l’application de cette décision pourrait engendrer de graves conséquences au niveau de la population à la base.
« Il faut aller recueillir aujourd’hui l’avis des citoyens, la majorité de la population ne partage pas cette décision de Mamadi Doumbouya. Comment veux-tu venir imposer quelqu’un, un chef de quartier qui ne fait pas l’unanimité de ce quartier, comment il va gérer ? C’est là-bas le problème se pose en premier lieu. Est ce que lui-même ne crée pas un précédent qui va certainement bouleverser beaucoup de choses dans le pays, parce que la population ne se laisserait pas faire. Nous a notre rôle, s’il va l’appliquer nous allons contester ».
Pour amener les décideurs à abandonner ce décret, Aboubacar Biro Soumah, annonce qu’ils vont se mobiliser à tous les niveaux afin de sauvegarder les acquis démocratiques.
« Nous avons même interpellé la société civile, nous avons interpellé les organisations des droits de l’homme, les spécialistes en matière juridique, de saisir la cour suprême, et même l’OGDH pour saisir la cour suprême afin d’annuler ce décret qui ne peut pas être imposé à une loi organique », martèle le président du PPC.
Sur le terrain, des concertations sont en train d’être entamées du côté des autorités pour la meilleure application de cette décision. Reste à savoir si la société civile et les organisations des droits de l’homme pourront empêcher ce décret.
Alseny Dine CAMARA