Éducation : le mouvement syndical et les enseignants contractuels rejettent les propositions du gouvernement et menacent de claquer la porte
Les enseignants contractuels ont tenu une assemblée générale ce samedi à Conakry, pour discuter sur leur situation d’intégration à la fonction publique, qu’ils réclament depuis belle lurette. Cette rencontre a mobilisé tous les coordinateurs des différentes régions du pays, ainsi que les syndicats des enseignants. Très déterminé à mener le combat jusqu’à la satisfaction, le coordonnateur régional des enseignants contractuels de Kankan, Laye Camara, a invité ses collègues à la sérénité.
« Le combat qui nous attend est un combat qui nous incombe nous-même d’abord. Avant de compter sur nos vaillants syndicalistes, il faut le reconnaître, ils se battent pour nous. Mais sachez que tout ce qu’ils diront, tout ce qu’ils feront, doivent émaner de nous-même. Il est extrêmement important que chacun d’entre nous fasse une prise de conscience. Combien d’enfants naîtront en se disant, mon papa est toujours contractuel, ma maman est toujours contractuelle. Dans ce cas moi, je m’engage, coordinateur régional des enseignants contractuels de Kankan, et je peux vous assurer que nous nous sommes fin prêt et nous l’avons démonter au paravent, nous sommes prêts à réitérer encore. Nous attendons de vous qu’il y ai l’union entre nous et que nous parlions d’une même voix », invite-t-il.

Présent à cette rencontre, le secrétaire général du syndicat national de l’éducation, Michel Pépé Balamou, a rappelé que le gouvernement n’a pas la volonté d’intégrer les enseignants contractuels à la fonction publique.
« Vous avez sauvé la Guinée de sa première année blanche en 2018- 2029. Toute la terre entière a applaudi pour vous pour ça. Pour ne pas dire le ciel. Donc vous devez bénéficier de la reconnaissance de la république et non de l’ingratitude de la république. Troisièmement, en 2019, on avait un besoin estimatif de 19 492 enseignants contractuels dans nos écoles. Et depuis la prise de pouvoir par le CNRD, il y a 8 mille enseignants qui sont admis à faire valoir leur droit à la retraite sans qu’un seul enseignant ne soit recruté. Il y’a 2 800 et quelques enseignants titulaires qui étaient au bureau qu’on a sorti pour mettre dans les classes, les élèves ont chassé certains et d’autres ont déclaré qu’ils ne peuvent pas enseigner. Donc les classes sont là vides… », rappelle Michel Pépé Balamou.
Le mouvement syndical dans sa mission de défendre l’intérêt des enseignants, a sollicité que le concours des enseignants contractuels se tienne avant la rentrée des classes prochaines, pour permettre à ces enseignants d’intégrer le rang de la fonction publique dès le début de l’année. Une décision qui n’a pas été approuvée par le gouvernement. Selon Michel Pépé Balamou, si rien n’est fait en termes de négociation d’ici la prochaine rencontre, ils vont claquer la porte.
« Et si les gens qui sont autour de la table n’acceptent pas ce que nous voulons, nous allons partir voir le Premier ministre ou le président de la transition, c’est ce qu’on leur a dit. Donc si d’ici le jeudi, on part on ne trouve pas de terrain d’entente, on va claquer la porte de négociation et nous allons voir soit le Premier ministre, soit le président de la transition pour lui dire de sauver l’école de la république », a-t-il martelé.
Alseny Dine CAMARA