Le ministère du travail et de la publique lance enfin un concours de recrutement à la fonction publique. Selon le département, il existe un besoin de 67 935 fonctionnaires. Ce concours qui se débutera les 25 et 26 novembre 2023, est différemment apprécié par les observateurs de la Capitale. Selon l’analyste politique, Aly Souleymane CAMARA, avec la situation actuelle du pays, il est important de se poser de nombreuses questions sur ce processus lancé par le gouvernement.
« Ce processus de recrutement intervient dans un contexte très particulier. D’abord, il s’agit d’une transition militaire qui est en cours, deuxièmement nous acheminons au niveau de la seconde phase de la transition qui est la phase la plus cruciale. On se pose la trois questions fondamentales. La première quelle est l’urgence de ce recrutement à la fonction publique, pendant qu’il y a un processus d’assainissement du fichier électoral qui a été engagé par le ministre du travail et de la fonction publique ? . Deuxièmement, est ce que ce recrutement ne vise-t-il pas à adhérer l’opinion à la cause du CNRD ? Et troisième question, est ce que ce recrutement n’est pas une manière de jouer à la politique de la carotte en essayant de gagner du temps quant au processus de la transition qui est en cours depuis le 05 septembre », s’ interroge-t-il.
Pour participer à ce concours, le ministère du travail et de la fonction publique, rappelle que les candidats doivent payer une somme d’argent de 100 00 francs guinéens non-remboursable, pour les frais d’inscription. Pour éviter les pratiques peu orthodoxe qui a toujours caractérisé la Guinée, Aly Souleymane CAMARA égraine quelques recommandations.
« Je pense que c’est tout à fait normal, qu’à chaque fois, l’Etat essaye de renouveler son personnel, mais il faut des préalables. Le premier préalable d’ abord, c’est par rapport à la question du fichier des fonctionnaires de l’Etat. Nous avons aujourd’hui des cas qui ont été identifiés par le ministre. Ce qui ont réinitialisé leurs dates de naissance, et ceux qui répondent de deux noms, et ceux qui répondent deux noms au nom de deux matricules alors qu’ils sont un seul travailleur….. Donc il faut que l’Etat essaye de maîtriser les effectifs de la fonction publique.
Deuxième aspect, c’est par rapport à la masse salariale, l’important n’est pas d’avoir beaucoup de fonctionnaire d’état, l’important c’est l’avoir peu de fonctionnaires mais qui fessent un travail conséquent, donc il faut mieux revaloriser les salaires des fonctionnaires de l’Etat », recommande t-il.
Ce concours d’intégration à la fonction publique, intervient au moment où les enseignants contractuels sont en bras de fer avec le gouvernement pour la régularisation de leur situation. Reste à savoir si cette campagne de recrutement sera une aubaine pour ces formateurs.
Alseny Dine CAMARA