Négociations tripartites :le gouvernement passe encore à 35 % d’augmentation, vers la signature d’un protocole d’accord
35% de proposition, c’est le dernier virage de proposition faite par le gouvernement de la transition ce samedi 12 novembre, sur la valeur monétaire du point d’indice. Après trois jours de conclave avec le mouvement syndical et le patronat, les parties prenantes tendent vers un accord sur les points de revendications. Selon le Ministre de l’administration du terrroire et de la décentralisation, Mory Condé, plusieurs facteurs empêchent le gouvernement de procéder à toutes les revendications de la plate-forme syndicale.
« Le gouvernement a toute la volonté de négocier avec le mouvement syndical guinéen et d’apporter le minimum ou le juste milieu pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble des travailleurs du secteur public. C’est ce qui nous a motivé, malgré le week-end, d’appeler les collègues syndicats pour poursuivre les discussions afin de trouver des points d’accord ou d’entente.
Au titre de leur plate-forme revendicative, plusieurs questions déjà ont été réglées par le gouvernement, à savoir la question liée à l’indemnité de logement, l’indemnité de transport…
Le gouvernement a accédé à la demande et nous avons uniformisé ces deux points.Sur la question relative au permis et à la carte grise, le ministère des transports et la fédération nationale des transporteurs routiers, ont engagé des négociations qui avaient abouti à la signature d’un protocole d’accord qui prenait déjà en compte une partie de la plate-forme revendicative du mouvement syndical. Sur la question de la valeur monétaire du point d’indice, jusque-là le gouvernement avait fait une proposition au mouvement syndical en tenant compte du contexte sociopolitique mais également du contexte économique dans le monde avec aujourd’hui la guerre en Ukraine, mais également la nouvelle crise qui vient qui a débuté entre l’Israël et la Palestine. L’ensemble de ces crises sont des facteurs de récession à travers le monde. Au regard de tout cela, nous avons demandé au mouvement syndical, que le gouvernement est ouvert à une augmentation de 5%, donc 35% désormais », explique le Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.
Le gouvernement accepte d’augmenter 35 % de la valeur monétaire sur la masse salariale des fonctionnaires, mais il annonce que les versements seront effectués par étapes lors de la loi des finances initiales rectidicatives.
« A la loi des finances initiales 2024, le gouvernement prendra en compte 20% d’augmentation ;
-A la loi des finances rectificatives en juillet 2024, également 5%;
-A la loi des finances initiales de 2025, le gouvernement prendra en compte les 5%, et à la loi des finances rectificatives de 2025 en juillet, également 5%. Donc ce qui fait la nouvelle proposition du gouvernement à 35%, que nous avons soumise avec doléance aux syndicats pour qu’ils acceptent pour une fois qu’on puisse aller sur cette base et le lundi, procéder à la signature du protocole qui permettra et au gouvernement et au syndicat et au secteur privé de sortir gagnant de ces négociations qui ont duré pendant plusieurs mois », poursuit le ministre.
Le président de la commission de négociation du mouvement syndical, Abdoulaye Barry, a, à son tour revenu largement sur les points d’accord convenus avec le gouvernement de la transition au tour de la table.
« Au niveau de la valeur monétaire du point d’indice (VAMPI), le gouvernement a fait une nouvelle proposition, il est allé jusqu’à à 35 %, mais de façon échelonnée. 20 % pour le mois de janvier 2024, 5 % au mois de juillet, 5% en décembre de la même année et les 5 autres au mois de juillet 2025. Nous avons dit au gouvernement que nous prenons acte et nous allons rendre compte à la base.
Le second point concerne la prime de départ à la retraite. Le mouvement syndical avait demandé 12 mois dans la plateforme revendicative du 20 avril 2023, hier nous sommes revenus à 4 mois, mais le gouvernement a expliqué beaucoup de difficultés liées à cela. Tout de même, il a proposé 2 mois et demi pour les travailleurs qui doivent aller à la retraite cette année.
Concernant le point sur la carte grise et les permis de conduire, il y avait déjà eu un accord avec la fédération des transporteurs qui est une entité du mouvement syndical guinéen. Il ont aussi réussi à réduire le coût des permis de conduire et cette histoire de durée des cartes grises pour 5 ans. Cet accord a été lu dans la salle, nous avons pris acte et adhéré à celui-ci parce la fédération syndicale de transport professionnel est une de nos entités. Nous sommes tenus obligé de respecter ses engagements », explique-t-il.
Les syndicats promettent de faire un retour d’abord à la base avant de procéder à la signature du protocole d’accord.
Alseny Dine CAMARA